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Paul Goldschmidt-ClermontPaul Goldschmidt
Paul Clermont
D.A.M.Doornbos
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Description (historique/actualité/....) :
Biographie contextuelle
ReflexCity ne cherche pas à retracer la biographie complète des célébrités, ce qui ferait double emploi avec une multitude d'autres sites bien plus détaillés et précis, que chacun peut aisément consulter. Nous nous limitons ici à situer sommairement la personnalité et à mettre en évidence ses liens avec la région bruxelloise, chronologiquement et géographiquement.
A côté de ses activités comme ingénieur, il est surtout connue comme un des principaux artisants du modèle de sécurité sociale belge.
Il fut notamment Directeur au Comité Central Industriel de Belgique (CCI, organisation patronale ancêtre de la FEB) en 1922-1941 et administrateur général de l'O.N.S.S. (1945-1957).
1914-1918
C'est comme civil que Paul Goldschmidt fut envoyé le 4 mars 1915 à Baerle-Duc, une enclave belge dans les Pays-Bas et protégée de ce fait par la neutralité hollandaise. Il devait y monter et diriger les stations radio qui allaient transmettre pendant toute la guerre des renseignements sur les déplacements des troupes allemandes et sur la flotte, les sous-marins et les zeppelins. L'exécution de ce projet commença dans le secret le plus absolu afin de ne pas attirer l'attention de l'artillerie allemande. Il usa à l'occasion du nom de sa mère, Clermont, qui avait éduquée seule ses enfants à la suite du décès de son père quand il avait 8 ans. Les Belges à Baerle-Duc réussirent à faire croire qu'ils construisaient un camp destiné à recevoir leurs concitoyens réfugiés dont les autorités hollandaises auraient à se plaindre. (Voir sa publication sous le pseudonyme D.A.M.Doornbos: Baerle-Duc Histoire d'une Station Radiotélégraphique 1915-1918). Le 19 juillet 1915, il fut commissionné au grade de sous-lieutenant de réserve du Génie et rejoignit le 6 mars 1917 le front de l'Yser pour y commander une unité de télégraphie sans fil (T.S.F).
Premières pierres de la sécurité sociale belge
Il devint secrétaire général adjoint de l'Union radio-scientifique internationale en 1919 et organisa aussitôt le premier Secrétariat de l'Association des Constructeurs de Belgique, une organisation patronale (future Fabrimétal) chargée de s'occuper des questions sociales. Dès 1922, il participa à la fondation des premières Caisses d'allocations familiales de l'industrie. Comme représentant du patronat, il fut de 1926 à 1940, membre du Comité de gestion du Fonds national de Crise, l'organisme officiel chargé de la gestion de l'assurance-chômage avant 1940 (qui devint l'Office national de l'Emploi).
1940-1945
En 1941, l'occupant l'expulsa du C.C.I. en raison de ses activités de résistance à la communication des listes de travailleurs belges destinés à être déportés en Allemagne. Bien qu'écarté, la C.C.I. lui demanda de maintenir ses contacts avec les leaders syndicaux et de négocier, au sein d'un Comité clandestin patronal-ouvrier, les bases d'un accord de solidarité sociale. Celui-ci devint le « Pacte social » de 1944. Il instaurait l'obligation en matière d'assurance maladie-invalidité, d'assurance-chômage et introduisait un mode centralisé et rationnel de perception des cotisations.
Naissance de la sécurité sociale belge au 1/1/1945
Dès la libération, le Régent lui demanda d'organiser l'Office National de Sécurité Sociale dont la création fut publiée dans un Arrêté-Loi du 28 décembre 1944. Il prévoit l'octroi d'allocation de chômage, de pension d'assurance maladie et invalidité. La sécurité sociale des travailleurs représentait un enjeu de taille puisque le projet se matérialisa alors que la guerre sévissait encore dans les Ardennes. La crainte du succès du communisme et du retour au climat social tendu des années trente n'était sans doute pas étrangère à cette hâte. Pour effectuer mécaniquement un certain nombre des traitements, l'O.N.S.S. fit appel à l'asbl Smals (Société de Mécanographie pour l'Application des Lois Sociales) dont Paul faisait partie depuis 1939 et qui avait développé les procédés mécanographiques qui permirent à l'Office de fonctionner dès le 1er janvier 1945.
Après la guerre
Pour se prémunir d'un éventuel retour de l'antisémitisme mais peut-être aussi en hommage à une mère admirable, Paul Goldschmidt obtint (9/9/1949) qu'à son nom patronymique soit adjoint celui de Clermont.
Toujours resté très dévoué à l'Université Libre de Bruxelles, il fut, de 1945 à 1964, président de la Commission d'Etudes Sociales de l'Association des Ingénieurs (A.I.Br.).
Source: Lubelski-Bernard, Nadine, « Goldschmidt-Clermont, Paul » in : Nouvelle Biographie Nationale, Académie Royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, Bruxelles, 10, p.203-209.