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 Maréchal de Villeroy
  Bombardement de Bruxelles

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Description (historique/actualité/....) :

Il n'est pas Bruxellois de naissance, encore moins d'adoption, mais joua un rôle important dans l'Histoire de notre ville.


François de Neufville, duc de Villeroy est né Lyon le 7 avril 1644 et mort à Paris le 18 juillet 1730.

C'est l'homme qui imagina et commanda le bombardement de Bruxelles de 1695. Il est encore plus navrant de constater qu'il ne fut qu'un fat incompétent et ceci n'est pas un règlement de comptes de Bruxellois. Du reste le Duc de Saint-Simon, volontiers cruel, écrit de lui : « un homme qui n'avait aucun sens et qui n'avait d'esprit que ce que lui en avait donné l'usage du grand monde au milieu duquel il était né et avait passé une très longue vie. »

Biographie

Elevé à la Cour, il fut l'ami d'enfance de Louis XIV. Courtisan né, de belle prestance, il réussit à conserver la faveur royale malgré ses nombreuses défaites militaires.
Colonel d'infanterie en 16641, il fut ambassadeur de France à Venise, gouverneur et lieutenant général du Lyonnais en avril 1694.
Si, lors des nombreuses guerres de Louis XIV, il fit preuve de bravoure, il accumula les désastres lorsqu'il commanda des armées.
Devenu Maréchal de France sans jamais avoir fait ses preuves, il défend la forteresse de Namur qu'il perdra. Le tragique bombardement de Bruxelles ne sera qu'une tentative avortée de détourner les armées ennemies de Namur. En Italie, durant la « Guerre de Succession d'Espagne » il subit de cinglantes défaites et fut fait prisonnier à Crémone en 1702.
En 1706, à Ramilies, il est vaincu par le duc de Marlborough et doit abandonner les Flandres. Ce nouvel "exploit" mettra un terme à sa carrière militaire.
Malgré cela, le Roi fera de lui par testament le gouverneur du futur Louis XV et il sera membre du Conseil de Régence.

Le Bombardement de Bruxelles

Il est imaginé et proposé à Louis XIV par le Maréchal de Villeroy, sur le point de perdre la forteresse de Namur, occupée par les Français depuis 3 ans. Le but était de faire diversion et de tenter d'éloigner de la Meuse les armées coalisées contre la France (Espagnols, Anglais, Hollandais), qui avaient à leur tête Guillaume III d'Angleterre. A noter que celui-ci était né Prince d'Orange et était le petit-fils de Guillaume le Taciturne.
Le 6 août, Villeroy a rassemblé son armée à Mons : 70.000 hommes, 12 canons, 25 mortiers, près de 10.000 boulets et bombes incendiaires, de grandes quantités de poudre, etc. Le 7, un convoi de près de 1500 chariots prend la route de Bruxelles aux portes de laquelle il arrive le 11 août. Le Q.G. est installé à la ferme du Ransfort, à Molenbeek.
Devant bien trouver un prétexte pour bombarder une ville entourée de vieux remparts et qui n'était pas une place-forte, le Maréchal de France adresse au gouverneur militaire de la ville un ahurissant ultimatum « lui laissant six heures pour faire cesser le bombardement des ports français de la Manche par la flotte anglaise ! »
L'intervention de Maximilien-Emmanuel, Prince Electeur de Bavière et Gouverneur des Pays-Bas n'y changera rien : dans la soirée du 13 août, les canons français entrent en action. Le bombardement durera jusqu'au 15.
Ces trois journées et le gigantesque incendie qui en résultera constituent la plus grande catastrophe de l'histoire de la Ville de Bruxelles. Les sources ne s'accordent absolument pas sur le nombre de maisons détruites et gravement endommagées : on retrouve des chiffres allant de 600 à plusieurs milliers. Par contre, les pertes en vies humaines furent, tout est relatif, peu élevées, la plupart des habitants ayant fui leur maison pour se réfugier, par exemple, dans les parcs ou vers l'est de la capitale.
Il faut enfin préciser que cet acte sauvage n'avait même pas pour but la conquête de la ville et qu'il n'eut aucun impact stratégique sur la suite du conflit : ce fut donc une destruction totalement inutile.
Il suscita l'indignation de l'Europe entière, jusqu'à celle du Pape.
Un siècle plus tard Napoléon Ier lui-même jugera cette action « aussi barbare qu'inutile ».

Détail piquant : les canonniers avaient pris comme repère la tour de l'Hôtel de Ville ; elle sera quasi la seule à sortir indemne de ces 3 journées d'enfer.