Photo: Redvers, via Flickr

Rechercher un nom, un lieu:


Section :

 Souvenirs de l'ex-Congo belge

Photo(s): aucune
[33 photo(s) dans les sous-sections ci-dessous]


Sous-sections :

5 21 Rue des Colonies
1 8 Square des Vétérans Coloniaux
  2 Monument du Congo
1 1 Avenue du Congo
10     Etat Indépendant du Congo (E.I.C.)
10     14-18 en Afrique de l'Est
9     Exploration de la Colonie
11     Campagnes antiesclavagistes
  1 Monument aux pionniers coloniaux
1   Rue Emile Banning
1   Avenue Coloniale
      Rue du Katanga

Classement de la section:

Encyclopédie > Périodes de notre Histoire >  Souvenirs de l'ex-Congo belge

Description (historique/actualité/....) :

Un nombre important d'artères de la région bruxelloise rappellent les premières décennies de la présence belge au Congo ; grosso modo, la période allant de 1880 à 1918, peu ou pas la période qui suit. Or, le Congo n'accéda à l'indépendance qu'en 1960. Il s'appelle aujourd'hui République démocratique du Congo (R.D.C.)

Sont évoqués une série d'événements et de personnes liés à des pager de notre histoire.
On peut distinguer
- L'exploration de la future colonie
- La naissance de l'Etat indépendant du Congo
- La mise en exploitation de la colonie.
- Les rivalités territoriales sur limites du Congo
- La volonté catholique d'évangéliser le Congo
- Les campagnes antiesclavagistes
- La guerre contre l'Allemagne en Afrique de l'Est (1914 - 1918)

Certains de ces faits sont étroitement imbriqués et divers personnages évoqués un joué un rôle majeur dans plusieurs d'entre eux.

L'exploration et l'Etat indépendant du Congo

Léopold II a eu la volonté constante d'accroître l'horizon de son petit royaume en lui donnant des colonies. Après quelques tentatives infructueuses en Asie et dans le haut-Nil, il tourne ses regards vers l'Afrique centrale et fait appel l'explorateur et aventurier Stanley qui part à la découverte des rives du fleuve Congo. Il lui faudra ensuite obtenir des puissances européennes la reconnaissance de sa souveraineté sur la région. Ce sera chose faite à la Conférence de Berlin en novembre 1885, où Léopold II put manœuvrer avec adresse.
Notre Roi fut donc, à titre personnel, le souverain absolu de l'Etat indépendant du Congo de 1885 à 1908, soit quasi un quart de siècle durant lequel une série de structures et de pratiques se mettront en place, dont le Force publique, le bras armé et policier. Rien qu'en 5 ans, elle connut 3 grandes mutineries des soldats noirs, impitoyablement réprimées.

Voir dossier plus complet : Exploration de la Colonie

La mise en exploitation du Congo

Même si la fortune de Léopold II était considérable elle ne pouvait suffire à elle seule à développer le Congo. De vastes territoires furent donc concédés à des investisseurs dont le seul souci était de se faire un maximum de bénéfices. Et de toute façon le Congo était une colonie d'exploitation qui devait rapporter. Il y eut effectivement une œuvre civilisatrice (construction de logements, d'écoles, d'hôpitaux et dispensaire, développement des « cultures vivrières »). D'énormes infrastructures furent construites : voies ferrées routes, les fleuves aménagés pour la navigation, … Cependant un des objectifs de ces travaux titanesques était de permettre le transport et l'exportation des marchandises vers la Métropole.

Une la vague d'indignation contre les exactions au Congo secoua les Etats-Unis et la Grande-Bretagne au début du XXe siècle. Elle ne fut ni objective, ni désintéressée. Cependant la population indigène fut fréquemment victime de violences physiques, voire de crimes. Il est admis aussi que dès avant 1900, une grande partie des Congolais fut astreinte au travail forcé.
Mais, depuis des siècles les conquêtes coloniales étaient considérées comme «normales» pour tous les pays européens qui pouvaient s'en offrir. Dès le XVIe siècle, l'Amérique en fit l'expérience. L'Asie puis l'Afrique y « passèrent » à leur tour.
Ce n'est qu'après la seconde guerre mondiale que les mentalités occidentales commencèrent à évoluer… lentement.

Les rivalités territoriales

Dès que les « puissances» s'aperçurent que le Congo était un prodigieux réservoir de matières premières nombreuses, chères et précieuses, un « scandale géologique » ont écrit certains, le beau consensus de la Conférence de Berlin s'effrita bien vite, chacun souhaitant s' approprier les morceaux les plus rentables.
Incidents, accrochages, campagnes d'opinion suscitées dans la presse , soulèvements encouragés ou rémunérés, etc. Les Français avaient des visées sur la rive Nord du Congo (Brazza), les Britanniques sur le Katanga, les Portugais sur l'embouchure du Congo (que Brialmont fut chargé de fortifier contre eux) et un peu plus tard les Allemands sur les rives du lac Tanganyika.

L'évangélisation du Congo et les Campagnes antiesclavagistes

Quarante ans avant la colonisation belge, l'est du Congo était un terrain de chasse aux esclaves. Les "Arabo-Swahélis", bantous musulmans venus de Zanzibar y agissaient à leur gré. Ceci contrecarrait naturellement les projets d'évangélisation de l'église catholique. Sous l'impulsion du cardinal Lavigerie, soutenu par la papauté, de 1890 à 1910 environ, furent menées une série de "campagnes antiesclavagistes"
Les combats se déroulent au nord du fleuve Congo, mais aussi sur la rive sud avec l'engagement des forces de l'Etat indépendant du Congo, la Force publique.
Cette véritable guerre dura près de 4 ans et ne prit fin que début 1894.
La voie était désormais libre pour les Pères blancs (les missionnaires de « Tintin au Congo ») du cardinal Lavigerie.

Voir notre dossier sur les campagnes antiesclavagistes.

14 - 18 en Afrique de l'Est

Dans ce qui était devenu entretemps le Congo belge, des militaires combattirent avec courage et efficacité l'ennemi allemand durant toute la Première guerre mondiale. Le plus retentissant fait d'armes fur la prise de Tabora, capitale administrative de l'Afrique de l'Est allemande en 1917 par les seules forces belges. Tous les alliés ont salué la vaillance de ces soldats.

Voir notre dossier plus complet: 14-18 en Afrique de l'Est

Traces dans notre région

Si une série de nos lieux et monuments évoquent de façon générique la période coloniale d'autres sont plus spécifiquement liés à l'un ou l'autre des chapitres de notre histoire résumés ci-dessus.
Seuls les premiers figurent ci-dessous, les autres figurant dans les sous sections correspondantes.

Avenue du Congo
Rue des Colonies, où était établi le siège historique des sociétés opérant au Congo, dont l'Union Minière
Avenue Coloniale
Square des Vétérans Coloniaux
Square de Léopoldville
Rue du Katanga
Monument du Congo au Parc du Cinquantenaire.

Il est intéressant de souligner que si toute la région bruxelloise conserve de manière éparse des souvenirs de ces épisodes, la commune d'Etterbeek en concentre un nombre absolument considérable dans un vaste quadrilatère irrégulier limité par l'Avenue de Tervuren, le boulevard louis Schmidt, la Chaussée de Wavre et l'axe Avenue de la Chasse - Avenue des Celtes. Trois ou quatre sont à l'extérieur de ce rectangle mais en sont voisines.

Un dernier mot pour rappeler que c'est à l'extrémité de l'Avenue de Tervuren qu'est installé le Musée de l'Afrique centrale totalement consacré à l‘évocation de cette page d'histoire, intimement liée au règne de Léopold II.