Photo: Redvers, via Flickr

Rechercher un nom, un lieu:





Section :

 Jules Anspach

Classement de la section:

Personnes célèbres > Politiques >  Jules Anspach

Description (historique/actualité/....) :

Jules Anspach est issu d'une famille calviniste genevoise. Il est né à Bruxelles le 20 juillet 1829 et décédé à Etterbeek le 19 mai 1879.

Biographie

Après des études à l'Athénée royal de Bruxelles, il étudie le droit à l'Université Libre de Bruxelles.
En 1857, il devient conseiller communal libéral de Bruxelles. Le 15 octobre 1863, Léopold Ier le nomme bourgmestre, en remplacement d'André Fontainas, décédé inopinément. Il conservera ce poste jusqu'à sa mort, soit durant 16 ans.
Le Bourgmestre bâtisseur, parallèle évident avec Léopold II, le Roi Bâtisseur..
On a surnommé Jules Anspach le « Haussmann bruxellois » par analogie avec le Préfet bâtisseur parisien. Il faut remarquer que sa charge coïncide quasi avec la première partie du règne de Léopold II, le Roi Bâtisseur, qui accède au trône en 1865.
Sa volonté fut de doter la Belgique, qui avait un peu plus de 30 ans, d'une capitale « digne » de ce nom. Il est vrai que, hormis le Quartier Royal remontant à la période autrichienne, le centre de Bruxelles était généralement en piteux état.
Son plus grand chantier fut le voûtement de la Senne et la construction sur le lit de la rivière des 3 grands boulevards en Y (Jacqmain, Adolphe Max, Anspach et son prolongement en ligne droite, Lemonnier) qui traversent le pentagone du Nord au Sud, de la Gare du Nord à la Gare du Midi (avant le percement de la jonction). Il se lance ensuite, sous: l'impulsion de Léopold II, dans quantité d'autres travaux : la construction de la Bourse, la création du quartier Notre-Dame-aux-Neiges, les prolongements de l'avenue Louise, de la rue de la Régence et de la rue Belliard, le Parc du Cinquantenaire. Il fut encore actif dans bien d'autres domaines : le développement de la distribution de l'eau et du gaz dans les maisons, la créations d'écoles primaires, etc.
Epuisé par le travail, il prend un peu de repos chez son frère Eugène qui avait une maison de campagne à Etterbeek: le pavillon de Linthout . Lors d'une promenade dans le parc, il y décède dans sa cinquantième année le 19 mai 1879.

Polémiques

Les grands bâtisseurs sont forcément aussi de grands démolisseurs. L'œuvre d'Anspach a inévitablement suscité de violentes polémiques. Il est néanmoins intéressant de constater qu'un siècle et demi plus tard, elles ne sont toujours pas apaisées. Ainsi, François Schuiten, dans le chef d'œuvre de la B.D. contemporaine que sont « Les Cités obscures » (1990 - 2000 ) fait de Jules Anspach une caricature d'une férocité absolue. Il est aussi piquant que si pour certains auteurs l'ancien bourgmestre est une sorte de « Saint laïc » paré de toutes les vertus, pour d'autres il est le complice de promoteurs sans scrupules, jetant les pauvres hors de chez eux par milliers pour le plus grand profit de quelques nantis.
Sans nullement prendre parti, la vérité oblige à préciser que la Senne, véritable égout à ciel ouvert en pleine ville, fut la cause de nombreuses épidémies. Que le centre de Bruxelles faisait, en 1850, bien piètre figure en comparaison des autres capitales européennes. Et que, enfin, le vrai massacre d'un inestimable patrimoine historique n'a vraiment commencé qu'avec le percement de la Jonction Nord - Midi (1930) et surtout avec les grands travaux qui ont préparé l'Exposition universelle de 1958. C'est le début de la Bruxellisation qui saccagera irréversiblement la ville jusqu'à la fin des années '70.

Hommages

Au cœur de la ville, le Boulevard Anspach lui est dédié.
Mentionnons aussi la Fontaine Anspach, autrefois place de Brouckère, déménagée et recomposée au "Marché aux poissons"