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Section :
Estaminet A la Fleur en Papier doréRue des Alexiens n°55
Het Goudblommeke in Papier
Repérage sur plans
Classement de la section:
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Description (historique/actualité/....) :
Historique :
Construite au XVIIe siècle, la maison abrita à partir de 1843 les sœurs de la Charité de Saint-Vincent de Paul.
Abandonnée, elle est transformée en café au début du XXe siècle.
Son premier exploitant connu est Omer Leroy et la première enseigne "A la Ville de Grammont", ville dont le patron était originaire. Son fils François Leroy prit sa succession. (Merci à leur descendante Mme Joelle Laporte pour ces précisions)
Dans les année 1920. Il sera rapidement fréquenté par de nombreux artistes et semble avoir pris alors le nom de « Café des artistes » (en tous cas on l'appelait ainsi, les documents fiables font défaut pour affirmer que c'était devenu l'enseigne).
En 1947, il est repris par Geerd Van Bruaene dit « le petit Gérard » (ancien acteur de l'Alhambra et galeriste) qui la transforme en estaminet artistique et lui donne son nom actuel. Pour être tout à fait précis il était exploité depuis 1944 environ par la compagne de Van Bruaene, mais c'est en 1947 que ce dernier s'installe à l'adresse.
Une belle amitié le liait à Magritte dont il était parvenu jadis à vendre les premières toiles. Rien d'étonnant que les principaux clients de la « Fleur en papier doré » soient Magritte et ses amis. Le rendez-vous des surréalistes bruxellois et notamment du groupe Cobra était né.
Hugo Claus, Magritte, Scutenaire, de Ghelderode, Dotremont, Marcel Mariën, Achille Chavée seront, parmi tant d'autres, les plus fidèles clients. Mais bien d'autres artistes fréquenteront aussi l'établissement.
En 1964, à la mort de Geraard Van Bruaene, l'établissement est repris par une ancienne serveuse : Josée Van Aele.
Elle parvient à réunir autour d'une table quelques poètes qui dissertent sur la littérature contemporaine et qui éditent une revue littéraire : « Les Elytres du Hanneton »
1981 à 2000 : l'estaminet a abrité les réunions des « Permanences poétiques » et de l'association « Grenier Jane Tony » qui s'y réunit encore plusieurs samedis par mois.
Le 3 juillet 1997, la Région classe la façade ainsi que les trois salles du rez-de-chaussée y compris le mobilier et la décoration.
En juillet 2006, l'établissement est déclaré en faillite.
L'échevin du commerce Philippe Decloux, tout en reconnaissant que ce lieu mythique doit être conservé, déclare que la Ville de Bruxelles n'a pas les fonds pour acheter l'immeuble qui est la propriété du CPAS.
Un journaliste de la VRT, Peter Lombaert, également fondateur des associations « Pro Vélo » et « Les fous de la Senne » décide de sauver le bistrot. Pour récolter les fonds nécessaires au rachat du fonds de commerce, il fait appel à deux de ses amis. L'endroit est alors dans un état épouvantable. Commence alors un épuisant parcours du combattant entre d'incontournables interlocuteurs : les pompiers qui exigent d'importantes transformations avant d'autoriser la réouverture, les Monuments et Sites qui exigent que les parties classées soient restaurées à l'identique, l'architecte, l'entrepreneur, le banquier et d'autres encore. Tout ceci exige des sommes énormes.
L'un des repreneurs a l'idée de contacter Paul Merckx, expert-comptable spécialisé depuis 30 ans dans la comptabilité, les audits (etc.) du secteur culturel qui constate une situation inextricable, sauf apport important d'argent frais. Lui-même s'adresse à son ami proche, Danny Verbiest (l'ancien marionnettiste de Samson et Geert).
2006 Création de la coopérative :
Pour trouver les fonds indispensable, c'est l'idée qui sera retenue. La part est de 1.000 , mais certains en souscrivent plusieurs. Au bout de quelques mois, la coopérative comptera plus ou moins 40 membres. En 2011, il y en a près de 80. La rénovation des lieux, commencera en mars 2007. Toute la partie classée (les trois premières salles) a été parfaitement restaurée, sous l'œil sévère des spécialistes des Monuments et Sites. 60 années de nicotine sont décapées des murs mais si l'on bouge aujourd'hui n'importe lequel des 418 tableaux ou objets, on retrouve sa trace claire sur le papier bistre. Une nouvelle cuisine, de nouveaux sanitaires sont installés et l'ancienne cour est transformée en véranda à toit ouvrant. 14 mois de démarches et de travaux ; un budget de plus de 330.000 euros et enfin…
2007 : réouverture :
Septembre 2007 : pour les journées du patrimoine, l'estaminet rouvre ses portes. La réouverture officielle avec musique, invités de marque, bourgmestre en tête, a lieu le 12 octobre. L'établissement revit : poètes et musiciens, se font à nouveau entendre ; peintres et photographes recommencent à y exposer. Des conférences, des soirées théâtrales ou de conteurs s'organisent.
En 2008, la coopérative La Fleur en Papier Doré se voit accorder le Caïus du mécénat culturel pour le sauvetage et la parfaite restauration des lieux.
Actualité :
2010 :
La coopérative n'est pas pour autant au bout de ses peines. Les gestionnaires s'aperçoivent vite que, bien que l'établissement soit souvent bondé, il est impossible d'assurer ainsi l'équilibre des comptes. Il faudrait agrandir, mais cette question reste sans solution jusqu'au moment où la fleuriste de la maison voisine arrête son commerce. La maison appartient également au CPAS de Bruxelles. Les gestionnaires arrivent à louer ce grand espace qui rejoint La Fleur en papier Doré par l'arrière. Le 8 juillet 2010, une terrasse couverte et une cour-jardin sont inaugurés. L'augmentation du nombre de tables permet d'élever le chiffre d'affaires à un niveau supportable pour la société.
Actuellement, sept personnes sont employées dont quatre à plein temps et pas mal de bénévoles apportent aussi leur soutien.
2011
Le 1er juin 2011, une fresque BD est inaugurée en grandes pompes au fond de la cour (la 45e sur les murs de Bruxelles). Elle met en scène les personnages de De Marck et De Wulf.
Et pas mal d'autres projets encore…
Fin août 2022 :
nouvelle faillite.
Sources :
Le Soir :
- 02 juin 1994. Une fleur dorée qui ne peut s'étioler la beauté du brol.
Vantroyen Jean-Claude
- 25 avril 1995. Le surréalisme a fleuri en papier doré. Couvreur Daniel et Milutin Roger.
- 04 juillet 1997. Classement d'un estaminet historique la fleur en papier doré ne s'étiolera pas. Bourton William
- 02 août 2006. Une fleur au passé doré. Leprince Patrice
- 10 septembre 2007 Le papier doré fleurit. Verstraeten Guy.
Ephrem et Francis Jacoby Bruxelles retrouvé - tome 1 - Bruxelles-Ville
Ed. Alice - Bruxelles 2004
Sven Gatz, Marc Gatz et Karel Adriansens. 101 bistrots bruxellois
Ed. Labor - Bruxelles 2004
Collectif. Le patrimoine monumental de la Belgique : Bruxelles. Volume 1 Tome A
Ed. Pierre Mardaga - Liège 1989
Collectif. Région de Bruxelles-Capitale. Monuments et sites protégés
Ed. Mardaga - Liège 1999
Coopérative La Fleur en Papier doré
Voir aussi
http://www.ebru.be/Cafes/CafGoudblom.html
L'estaminet historique est ouvert toute l'année. Voir lien.
Lien
http://www.goudblommekeinpapier.be/fr