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 Walthère Frère-Orban

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Description (historique/actualité/....) :

Biographie

Hubert Joseph Walthère Frère-Orban est né à Liège le 24 avril 1812 et est décédé le 1er janvier 1896 à Bruxelles.
Docteur en droit, avocat, cet homme politique libéral belge a marqué de son empreinte le premier demi-siècle d'indépendance belge. Fondateur du parti libéral en 1846 dont il restera président jusqu'à sa mort, il fut ministre des Finances de 1848 à 1852 et de 1857 à 1870, et Premier ministre à deux reprises, la première de 1868 à 1870 et la seconde de 1878 à 1884. Conseiller communal dès 1840, puis député de Liège dès 1847, il resta à ce poste jusqu'en 1893.

Frère-Orban est un autocrate dans l'âme. Leader des libéraux doctrinaires il s'opposa aux progressistes, représentés par Paul Janson, favorables au suffrage universel.
Pour lui, le suffrage universel ferait passer « le pouvoir politique aux mains des moins capables et des plus ignorants ». Anticlérical, il œuvre sans relâche pour l'indépendance du pouvoir civil qui se traduit d'abord par la laïcisation de l'instruction publique.

Dans le cabinet de Charles Rogier, formé en 1847, il occupe d'abord le poste de ministre des Travaux publics. À ce poste il décide en 1848 d'une réduction des tarifs postaux. Le gouvernement doit alors faire face aux conséquences de la Révolution française de 1848 dont les répercussions se font sentir jusqu'en Belgique. Craignant une invasion française imminente, les épargnants retirent massivement leurs dépôts. Le ministre des Finances, Veydt, s'oppose à certaines mesures du gouvernement pour gérer la crise (notamment l'augmentation du port des lettres) et il remet sa démission.
C'est donc Frère-Orban qui le remplace. Celui-ci propose ensuite en 1850 la création de la Banque nationale de Belgique, dotée du monopole de l'émission de la monnaie.
Une nouvelle fois responsable des Finances sous le second gouvernement de Charles Rogier, Walthère Frère-Orban met en place une série de mesures fiscales destinées à supprimer les entraves à la circulation des marchandises :
- 1858 et 1865 : suppression des taxes à l'exportation;
- 1860 : suppression de l'octroi, taxe qui frappait les marchandises à l'entrée des grandes villes;
- 1863 : rachat aux Néerlandais du péage sur l'Escaut, au plus grand profit du port d'Anvers.
Pour dynamiser le crédit, il encourage également la création de nouvelles banques, comme le Crédit communal de Belgique (1860) et la Caisse générale d'épargne et de retraite (1865).
Ce bilan éclatant lui vaudra une aura particulière auprès de la bourgeoisie commerçante et industrielle qui profitera largement de ses mesures.
Ayant réussi à concilier les doctrinaires et les radicaux de son parti autour de l'anticléricalisme, il remporta une victoire électorale en 1878. Le gouvernement qu'il forma par la suite mena une politique violemment anticléricale, qui mena à la première guerre scolaire. En 1879, il fit voter un important budget pour doter les deux universités d'État (l'Université de Liège et l'Université de Gand) de moyens dignes de leurs ambitions. Cette politique anticléricale finit cependant par mécontenter l'opinion publique et les libéraux connurent une importante défaite électorale en 1884. Frère-Orban démissionna et les catholiques obtinrent une majorité absolue qu'ils conserveront jusqu'à la Première Guerre mondiale.

Hommages

Bruxelles lui a dédié le Square Frère-Orban où s'élève sa statue et une petite Rue Frère-Orban, de tracé récent, coincée entre le Boulevard du Roi Albert II et la Chaussée d'Anvers.