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 Rue de la Croix de Fer n°47
  Eden Théâtre

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Description (historique/actualité/....) :

Historique

L'Eden Théâtre

C'est une initiative de la S.A. immobilière qui présida à la « restructuration » du quartier avec les suites que l'on sait.
Son entrée était au 47 rue de la Croix de fer, face bien entendu à la Galerie du Parlement qui menait directement les spectateurs au Bain royal ou au Cirque royal. Conçu par l'architecte Wilhelm Kuhnen (architecte du Cirque royal), sa décoration a été confiée à Alban Chambon (qui conçut aussi celle de l'hôtel Métropole). Le cadre était « orientalisant », sorte de style berbéro-indou de pacotille, qui devait faire extrêmement exotique à l'époque : jardins d'hivers, palmiers géants sous lesquels jaillissent des fontaines, etc. Certains l'ont qualifié alors de plus beau Music-hall d'Europe, ce qui ne pouvait manquer de satisfaire Léopold II. Cette vaste salle comprenait un parterre, un balcon, des baignoires et un promenoir : au total, 7 à 800 places minimum.

L'Eden est inauguré le 22 juin 1880. On y joue des opérettes, mais aussi très vite du french cancan, avec la Goulue, chère à Toulouse-Lautrec. En 1889. C'est à cette époque de spectacles « osés » que le promenoir acquiert mauvaise réputation, des dames de petite vertu y proposant leurs services.
Nouvelle direction, changement de cap : on rebaptise la salle « Théâtre-français » et on y joue des drames du plus grand sérieux, on y propose de prestigieux concerts d'hiver. Rien n'y fait. La réputation d'immoralité du promenoir est bien établie. Intolérable en cette vertueuse époque, où pourtant le quartier ne manquait pas de discrètes maisons closes. Pour mettre fin à ce lamentable état de choses, la Ville, qui entretemps avait été contrainte de racheter le théâtre, comme 60 % des immeubles du quartier, prend une décision unique dans nos annales et assez radicale. Le luxueux Music-hall est purement et simplement détruit pour faire place à quelques immeubles de rapport.
Il n'aura vécu qu'une dizaine d'années, bonjour le gaspillage. Mais de ce fait, la Galerie du Parlement perdait dès ce moment sa raison d'être initiale : trait d'union couvert, accueillant et animé entre prestigieuses salles de spectacle. Elle ne reliait plus rien à rien. C'était il y a 120 ans.